Si notre objectif premier fut celui du musée Rolin de la ville d'Autun dans le Morvan, la fermeture du lieu du 15 décembre au 21 février nous refroidit un peu comme le temps pluvieux et venteux voire cataclysmique.
Le luxe de la table (on est encore en Bourgogne) nous le découvrîmes dans notre voyage aller (arrêt midi à Couches) et aussi au retour en Bresse (j'y consommai des bréchets de poulet façon cuisses de grenouilles) et ensuite sur place près de la cathédrale pour trois repas dont celui de la Saint-Valentin arrosé d'une bouteille de crémant de Bourgogne. Nous logeâmes en plein centre ville et nous avons arpenté la ville sous la pluie de la cathédrale à l'amphithéâtre antique (le plus grand du monde romain), du marché local sous l'hôtel de ville, aux portes romaines encore debout.
La cathédrale aux bas-reliefs du Jugement dernier du tympan du portail, à ses belles arcatures gothiques et à ses chapiteaux historiés, nous servit aussi de refuge (Asile ! Asile !) pendant une tempête mémorable. Un peu de ciel bleu ensuite nous fit découvrir les rues médiévales de la ville, les traces des étals disparus, les maisons bourgeoises qui se délabrent.
Ayant insisté plusieurs fois et par mail et par téléphone, j'obtins enfin un accès (particulier donc privé) au musée fermé (salles non chauffées) et grâce à l'obligeance d'une gardienne bien volontaire, nous découvrîmes enfin la pièce maîtresse du Maître de Moulins, illustre maître anonyme, français ou flamand (car à l'époque la Bourgogne et la Flandre ne font qu'un), une Nativité commanditée par le cardinal Rolin, fils du chancelier éponyme, que la peur de l'Enfer fit commander trois ans avant sa mort, accompagné de son portrait votif. Nous découvrîmes d'autres pièces du musée comme La Tentation d'Ève de Gilisbertus, l'auteur présumé des chapiteaux et du tympan de la cathédrale.
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